Bassin minier de Brassac-Sainte-Florine

Panorama des villes de Brassac-les-Mines et Sainte-Florine du balcon de Marnat (520 m, premières hauteurs du Livradois). L'agglomération compte plus de 7000 habitants. Au loin s'étend le Cézalier et les monts Dore :



Vue sur les hauts de Sainte-Florine (507 m), ville longtemps tributaire de la mine, de l'industrie et de l'agriculture. Aujourd'hui les lotissements grimpent à l'assaut des collines...



Baignant Brassac ou plutôt Brassaget et son ancien port fluvial, l'Allier coule ici (commune de Vézézoux) au contact du Livradois dont il caresse nonchalamment les premières croupes. Il entaille profondément les anciens terrils de la mine de la Taupe (commune de Vergongheon) et traverse une superbe forêt riveraine dont l'avifaune est exceptionnelle. Gamin, j'y passais des journées entières canne à pêche ou jumelles en main... :










Une boire (ancien lit "court-circuité" lors d'une crue) :


Les anciens terrils de la Taupe ne sont plus qu'un pâle reflet de ce qu'ils furent et ont perdu de leur sévérité. Entamés, dépecés, aplanis, ces "montagnes" hostiles accueillent désormais une nature de reconquête qui ne pourra jamais masquer le souvenir de ces hommes courageux - dont mon grand-père et celui de ma femme - qui extrayaient le "charbon de terre".

Sommet aplani du terril "aménagé" :


Végétation pionnière :






Réhabilitation par plantation de trembles et cèdres de l'Atlas :






Vue du terril, une ancienne gravière reconvertie en lieu de pêche et de loisirs :


Ce pays est le mien. Cette histoire est la mienne, elle m'a fait. Mon aïeul a quitté les froids plateaux de Haute-Loire où seul l'aîné de la fratrie de onze ou douze enfants était autorisé à reprendre la ferme, pour aller travailler dans les mines du "Bassin" et faire vivre sa famille. C'est un passé brûlant dans ma mémoire, d'autant plus émouvant que je doute qu'il me survive. Les temps changent et qui se souvient encore du nom de jeune fille et des prénoms de son arrière-grand-mère ? Qui les a même jamais sus ?

Reportage très agréable, nostalgique et presque émouvant...
Ca me ferait même penser à une mini-autobiographie!

A+

Greg a écrit:

Reportage très agréable, nostalgique et presque émouvant...
Ca me ferait même penser à une mini-autobiographie!

A+

Merci mon p'tit Greg, ça me fait plaisir !

Je partage pleinement les sensations de Greg ainsi que ta toute dernière interrogation Eric. Moi je n'ai jamais su (mais il faut dire que j'ai pas connu tous mes grands-parents et que ceux que j'ai connus (à l'exception notable de ma grand-mère maternelle toutefois) je ne les ai pas très bien connus au fond... ).
Et puis la solidarité minière (fût-elle par procuration dans mon cas) ne peut pas complètement se tarir et le Stéphanois que je suis trouve ce reportage remarquable et très instructif

G.

Merci Gxxiii. J'espère apporter des choses plus complètes lorsque j'aurai davantage de temps. Par exemple, la place de la rivière Allier (je pourrais y ajouter l'Alagnon) est très importante. La rivière, c'était le seul loisir bon marché (avec les bois tout proches pour la cueillette des champignons) offert le dimanche aux ouvriers de la semaine. On y pêchait, on s'y baignait... dès le plus jeune âge. La 4CV de mon grand-père, la 2 CV de mon père, la 504 de mon oncle, les vélos... étaient habituées au courts trajets entre le domicile et la rivière ou les bois. Je me contentais de peu et cela me ravissait, peut-être parce que c'était là l'essentiel. On grandissait dans la beauté des choses simples et dans l'affection des siens. Tout cela appartient vraiment au passé.

Altitude600 a écrit:

Merci Gxxiii. J'espère apporter des choses plus complètes lorsque j'aurai davantage de temps. Par exemple, la place de la rivière Allier (je pourrais y ajouter l'Alagnon) est très importante. La rivière, c'était le seul loisir bon marché (avec les bois tout proches pour la cueillette des champignons) offert le dimanche aux ouvriers de la semaine. On y pêchait, on s'y baignait... dès le plus jeune âge. La 4CV de mon grand-père, la 2 CV de mon père, la 504 de mon oncle, les vélos... étaient habituées au courts trajets entre le domicile et la rivière ou les bois. Je me contentais de peu et cela me ravissait, peut-être parce que c'était là l'essentiel. On grandissait dans la beauté des choses simples et dans l'affection des siens. Tout cela appartient vraiment au passé.

Tu veux dire ton passé. Et je suppose que tu penses aux détails que tu évoques quand tu écris cela. Mais pour ce qui est de "la beauté des choses simples et l'affection des siens", j'ose espérer qu'il y a encore un peu de place dans notre monde. J'écris cela sans avoir été nécessairement logé à cette enseigne et en sentant qu'il s'en est fallu de peu...
Quoi qu'il en soit, s'il est des choses que nous ne ferons jamais revenir, je ne doute pas qu'il faille réserver le plus d'espace possible à l'espoir d'une vie meilleure. Paroles creuses ou vaine incantation me diront certains. Je n'en ai cure

G.

gxxiii a écrit:

Quoi qu'il en soit, s'il est des choses que nous ne ferons jamais revenir, je ne doute pas qu'il faille réserver le plus d'espace possible à l'espoir d'une vie meilleure. Paroles creuses ou vaine incantation me diront certains. Je n'en ai cure
G.

Paroles nullement creuses. Je pense plus sûrement - hélas - à une vaine incantation, comme peuvent être vains les rappels d'un passé dont les idées n'ont plus cours.

Bah, les idées ça va ça vient. Nul ne peut garantir que celles auxquelles tu es attaché ne reviendront pas un jour sur le devant de la scène. C'est bien à cela que sert d'entretenir le flambeau de l'espoir : s'il ne nous profite pas il n'est pas pour autant exclu qu'il profite à ceux qui nous suivent et nous suivront
J'ai par exemple trouvé très émouvante et percutante l'intervention de Lucie Aubrac auprès d'un groupe de jeunes lycéens qui a été diffusée récemment (je n'ai fait que voir et revoir l'extrait concerné, je n'ai hélas pas visionné le documentaire dont c'est issu).
Mais peut-être ai-je plus de foi que toi car encore un peu "jeune"...

G.

gxxiii a écrit:

J'ai par exemple trouvé très émouvante et percutante l'intervention de Lucie Aubrac auprès d'un groupe de jeunes lycéens qui a été diffusée récemment (je n'ai fait que voir et revoir l'extrait concerné, je n'ai hélas pas visionné le documentaire dont c'est issu).
Mais peut-être ai-je plus de foi que toi car encore un peu "jeune"...

G.

J'ai vu ce remarquable reportage (FR3, Arte?), je ne me rappelle plus...

C'était sur Arte

G.

Lieu-dit la Guinguette, espace festif des chaudes soirées dansantes du 14 juillet...





Brassaget, l'ancien port marinier de Brassac. Le quai compte encore quelques anneaux d'amarrage où étaient attachées les "sapinières", sorte de gabarres, pouvant charrier cinquante tonnes de charbon de vin ou de bois (les sapinières du haut-Livradois sont à deux pas). Jumeaux était le port le plus important du cours supérieur de l'Allier. Le voyage était sans retour, les sapinières descendaient groupées par dix ou quinze le cours du fleuve, et leurs marchandises étaient vendues jusqu'à Paris. Transportant souvent du bois d'oeuvre, elles-mêmes finissaient comme bois de chauffage... L'ancien quai est devenu un lieu de promenade prisé des habitants du Bassin minier.

Mais ça m'a l'air sympa comme tout comme lieu. Dommage que la lumière ne soit pas au top (c'est valable également pour tes passages précédents dans le coin), à croire qu'il faut nécessairement que bassin minier rime avec grisaille...
Ce n'est qu'une demi-plaisanterie : en tant que résident d'un autre bassin minier je ne sais que trop bien que nombre de personnes ne vont retenir que cet aspect-là quand bien même nous nous trouvons dans des secteurs relativement méridionaux comptabilisant près de 2000 h d'insolation par an. Une sorte de malédiction...

G.