Le 23 Mars 2006:
La recharge des nappes phréatiques françaises reste insuffisante
les cumuls de précipitations relevés entre le début du mois d'octobre 2005 et la fin du mois de février ont été inférieurs à la normale sur la majeure partie du pays, relève Météo France.
Les pluies de février, très inégalement réparties, ont bien permis une recharge nette des petites nappes de formation alluviales ou karstiques. Mais elles n'ont eu que peu ou pas d'incidence sur les grands réservoirs à forte inertie des bassins sédimentaires comme le bassin de Paris, le bassin aquitain et la plaine d'Alsace, explique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son dernier état des nappes phréatiques du 1er mars.
Aussi, sur l'ensemble du territoire français, la plupart des réserves affichent des niveaux inférieurs à la normale, excepté dans le Languedoc-Roussillon, la Corse et une partie de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
"La situation n'en est pas catastrophique pour autant", estime Thierry Pointet, hydrogéologue au BRGM. Il estime que la France ne manquera pas d'eau dans un proche avenir, car elle connaît un climat tempéré variable. Dans deux ou trois ans, on peut en effet se retrouver dans une situation inverse. M. Pointet rappelle qu'en 2003 toutes les nappes étaient "archipleines, alors qu'aujourd'hui c'est le contraire".
Pour aider les gestionnaires de l'eau à s'y retrouver, les éditions du BRGM viennent de publier un ouvrage collectif, Aquifères et eaux souterraines en France (deux tomes, 956 p., 195 ¤), réalisé sous la direction de Jean-Claude Roux, président du Comité français d'hydrogéologie et parrainé par l'Académie des sciences. Cet ouvrage fait le point de tous les aquifères français, en donnant des explications sur leur contexte géologique.